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visites guidées fouilles 03/07/07
visites des différents chantiers des fouilles cet été suite


Les chantiers de mini fouilles 05/03/07
La ville de Mandeure organise gratuitement pour les écoles des chantiers de mini-fouilles archéologiques. suite


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Ville gauloise > Le sanctuaire gaulois

L’existence d’un sanctuaire gaulois antérieur au temple gallo-romain édifié en face du théâtre, a été proposée en raison de la présence de nombreux objets de la période gauloise, notamment de deux lots importants constitué par des monnaies, et par des bracelets et des anneaux en verre coloré. Cet ensemble s’avère tout à fait représentatif des séries d’offrandes ou restes sacrificiels enfouis dans l’enceinte des grands sanctuaires celtiques.
L’étude systématique des trouvailles provenant des fouilles anciennes du « Clos du Château », entreprise depuis quelques années, apporte des précisions chronologiques importantes. Trois étapes peuvent en effet être restituées. La phase initiale (La Tène B2-C1) est seulement illustrée par une petite série d’objets (fibules, attache zoomorphe de ceinture féminine, bracelets). Une seconde phase (La Tène C2-D1) est attestée essentiellement par le gros dépôt en fosse, qui forme un assemblage composite, au sein duquel dominent perles et bracelets en verre, mais qui comprend également d’assez nombreux anneaux et fibules apparentées au type de Nauheim. Une troisième phase, tardive (La Tène D2-Auguste), correspond à une abondante série de monnaies, à laquelle s’ajoutent des rouelles, anneaux bouletés, cages à grelots.
L’examen d’éléments divers conservés dans les musées de Montbéliard et Besançon a permis d’identifier récemment les fragments de pavillons de plusieurs carnyx et d’enseignes militaires.
Le dépôt d’objets de parure en verre, unique en son genre quantitativement et qualitativement en Europe celtique, pose évidemment question. Le rassemblement et l’enfouissement d’un grand nombre d’objets de même catégorie illustre un geste votif collectif bien attesté au Second Âge du Fer. Le choix de la matière première et de la catégorie fonctionnelle concernée ici revêt sans doute une signification particulière. Les perles et anneaux en verre coloré, de même que d’autres séries bien attestées à Mandeure, quoique en plus faible nombre (fibules, anneaux en bronze ou en lignite …), présentant une unité de réalisation certaine, renvoient à l’existence d’artisanats spécialisés dans la fabrication en série de petits objets. Est-il dans ces conditions exagéré d’évoquer l’offrande d’une communauté d’artisans verriers locaux, ou la commande d’un puissant membre de l’aristocratie séquane ayant la main mise sur cet artisanat ?
Carnyx et enseignes, volontairement démantelés et enfouis, pourraient constituer des trophées pris à l’adversaire, et offerts aux divinités guerrières, dans un contexte de conflits entre tribus. Il peut s’agir également de pièces désacralisées, car arrivées en fin d’utilisation ou devenues désuètes, mais dont la forte charge symbolique et religieuse nécessitait, pour les réformer, des manipulations rituelles particulières. A ce jour, Mandeure et Tintignac (Corrèze) sont les seuls sites de sanctuaire où se trouvent associées trompes de guerre et enseignes. Les affinités stylistiques entre les pavillons de carnyx de Mandeure et Tintignac suggèrent, sinon une fabrication par un même atelier, au moins l’existence d’un même modèle.
La réussite de la ville gallo-romaine s’explique ainsi certainement, au moins en partie, par la présence d’un centre économique et religieux déterminant un pôle de peuplement de première importance à la fin de l’âge du Fer. Mandeure fait en effet partie, avec Verdun-sur-le-Doubs et Besançon, des trois principales agglomérations de plaine qui rythment le couloir de la moyenne vallée du Doubs, axe structurant du pays séquane. La ville florissante du Haut-Empire prolonge une aventure commencée avec la naissance d’un grand sanctuaire de territoire, vers la fin du IVe ou le début du IIIe s. av. J.-C.


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